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Les Couperin

Indubitablement, l’histoire de la musique à Saint-Gervais et celle de la famille Couperin sont désormais liées… pour l’éternité !

C’est à l’occasion du dimanche de Pâques 1653 que Louis Couperin (1626 – 1661) est nommé organiste à Saint-Gervais, où il succède à Robert Buisson II. Arrivé, quelques années auparavant, à la Cour de Louis XIV en provenance du berceau familial de Chaumes-en-Brie, Louis est donc le premier Couperin à tenir les claviers de l’orgue de Saint-Gervais, le premier d’une longue dynastie.

Le violiste et organiste fait effectuer quelques travaux mais meurt prématurément à 35 ans, laissant la place à son frère, Charles (1638 – ca 1679) à partir de Noël 1661. Il est difficile aujourd’hui de savoir si Charles Couperin nous a laissé des œuvres, parmi le répertoire de clavecin connues sous le nom de « Mr Couperin », dont l’attribution reste douteuse.

A la mort de Charles, en 1679, la fabrique d’église réserve – ce qui est exceptionnel ! – le poste pour son fils François, âgé de 10 ans ; Michel-Richard de Lalande assurera l’intérim jusqu’en 1685. François Couperin, surnommé « le Grand » (1668 – 1733), sera un compositeur prolixe, qui publiera ses Deux Messes pour orgue et une immense œuvre de clavecin. A partir de 1693, il est organiste du Roi.

A Saint-Gervais, François Couperin commandera à deux reprises des travaux d’amélioration de l’orgue, et notamment l’installation de la trompette de récit, aujourd’hui jouée au clavier d’écho.

De santé fragile, François Couperin abandonnera ses charges au fur et à mesure et laissera, dès 1723, les claviers de l’orgue de Saint-Gervais à son cousin germain, Nicolas.

Armand-Louis Couperin (1727 – 1789) succède à son discret père en 1748. Epoux d’Elisabeth Blanchet, fille de facteurs de clavecins, il fut un des organistes les plus prestigieux de son époque, cumulant son poste à Saint-Gervais avec celui d’organiste du Roi, de la Sainte-Chapelle ou de Notre-Dame de Paris. Il ne laisse aucune pièce pour orgue mais plusieurs pièces de clavecin de belle qualité.

Armand-Louis Couperin est le commanditaire des travaux les plus importants sur l’instrument, réalisés entre 1760 et 1768 par Bessart puis Clicquot, et qui donnent au buffet sa forme actuelle et définitive. Tout en conservant l’instrument précédant, Clicquot installe la majorité des jeux d’anches que l’on entend encore aujourd’hui. Louis-Armand Couperin meurt accidentellement en 1789, renversé par un cheval.

Son plus jeune fils, Gervais-François Couperin (1759 – 1826) lui succède et sera, lui aussi, un des organistes les plus célèbres de son temps, également organiste à la Sainte-Chapelle et à Notre-Dame. La dynastie s’achève avec le décès de sa fille unique, Céleste-Thérèse Couperin (1792 – 1860), chanteuse, organiste et pianiste, qui assurera l’interim entre la mort de son père et l’arrivée de Marrigues. Elle s’éteindra dans la pauvreté.

Plus d’un siècle et demi (165 ans !) s’est donc écoulé entre la première messe de Louis Couperin et le départ de Céleste, donnant à l’orgue de Saint-Gervais le surnom « d’orgue des Couperin ». Si les successions de père en fils aux tribunes d’orgue sont courantes, la relation entre cette famille au talent unique et continu et Saint-Gervais est exceptionnelle et s’explique sûrement par l’attachement familial à l’instrument, au lieu et à une forme de tradition. Elle a, en tout cas, assuré la postérité de l’instrument, et surtout, par son prestige, sa conservation à l’identique entre les deux guerres mondiales, jusqu’à nos jours.

En résumé :

1653 – 1661 : Louis Couperin

1661 – 1679 : Charles Couperin

1679 – 1685 : Miche-Richard de Lalande

1685 – 1723 : François Couperin

1723 – 1748 : Nicolas Couperin

1748 – 1789 : Armand-Louis Couperin

1789 – 1826 : Gervais-François Couperin

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